• "Alexis et Mihiran s'approchèrent des trois membres du Jury qui, désormais, se tenaient côte à côte, droits, le visage grave et important. Un Juré tenait un coussin miteux sur lequel était posé un objet : une clé ancienne de bonne taille, tordue et rouillée, aux formes compliquées. Un autre Juré prit la clé et la leva devant les deux chefs Fennecs avec un geste solennel.

    _ Voici le Trophée de la Joute d'Influence, clama-t-il d'une voix forte. Le clan des Fennecs en est le détenteur à partir de ce jour et durant l'année qui va s'écouler. Les clans ici présents s'engagent à laisser passer le clan vainqueur et à faciliter tous ses déplacements, sans aucune contrepartie de quelque nature qu'elle soit.

    Remettant la clé à Mihiran, le Juré ajouta :

    _ Vous présenterez cette clé chaque fois que bon vous semblera ou que nécessité se fera sentir. Faites-en bon usage."

    Tome 2, page 140


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  • "En quelques minutes, le vent avait redoublé de force et de nombreux objets, petits paniers, tissus, sacs en papier, volaient et virevoltaient en tous sens au gré des bourrasques. Les longs sifflements du vent, les tôles qui s'entrechoquaient, les objets qui raclaient le sol provoquaient un vacarme assourdissant. Les tourbillons de poussière brouillaient la vue et griffaient la peau. La petite taille de Chayma et son poids léger l'obligeaient à lutter. Elle marchait un peu de biais comme d'autres enfants qui traversaient la rue. Elle rebroussa chemin et s'orienta vers la station des Étendards afin d'y attendre Mihiran."

     

    Tome 2 page 56


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  • "Comme Chayma ne bougeait pas et regardait la femme, les yeux écarquillés, celle-ci l'attrapa par le col du manteau et la tira vers l'intérieur de l'habitation. C'était une pièce sombre dans laquelle se trouvaient des petites tables et des tabourets en mauvais état. Il y avait dans le fond un meuble long, plus haut, sur lequel était posé un grand nombre de bouteilles. Un garçon aux cheveux gris se tenait derrière et essuyait des verres. Au-dessus de sa tête était suspendue une enseigne abîmée indiquant à Chayma qu'elle était entrée à La Taverne. Dans un coin, trois hommes attablés sirotaient un breuvage silencieusement."

     

    Tome 1 page 46


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  • "_ Je suis ravi de te connaître, fit Calixte avec un grand sourire. Tu es ici dans la Carrière du Lycaon Doré. Il y a un filon très intéressant qui nous permet de trouver des pierres colorées qui ont de la valeur. Certaines pierres se négocient très bien...

    (...)

    Il sortit d'une des nombreuses poches de sa veste une poignée de petites pierres colorées, grossièrement taillées, et les montra, main ouverte, à Chayma. La plupart étaient semi-transparentes avec des teintes claires et de subtiles irisations.

    _ Ce sont des Plumes et des Berlingots.

    _ Des quoi ?

    _ On les appelle ainsi. Les Plumes sont jolies, mais n'ont pas une grande valeur. Les Berlingots sont striées, avec des teintes agréables, et se vendent un peu plus cher. Au début, on ne sait pas faire la différence entre les pierres car elles sont toutes jolies. Mais quand on commence à les négocier, on repère très vite celles qui rapportent plus."

    Tome 1, page 99


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  • "Le lendemain matin, Chayma trouva les enfants du clan des Fennecs en train de se maquiller le visage avec des peintures. Deux par deux, ils se dessinaient des lignes souples autour des yeux, sur le front et sur les joues, avec originalité. Mihiran donnait des conseils à Chad, qui semblait plus énervé que jamais. Zéphirin riait aux éclats en maquillant un jeune garçon aux cheveux ébouriffés.

    _ Tiens ! Salut Mehdi, fit le jeune homme quand il vit Chayma. Bien dormi ?

    _ Oui... Ça va.

    _ On se maquille pour la Joute d'Influence de ce soir, expliqua-t-il. Aujourd'hui, c'est un jour particulier. Personne ne va à l'école. On se consacre à la préparation des épreuves. Mihiran a dit que tu participais, alors tu dois te grimer comme les autres pour être un vrai Fennec. Tu prends un bol de peinture et tu te barbouilles avec un pinceau ou avec les doigts."

    Tome 2 page 87


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  • "Mihiran et Bakary s'armèrent de leurs arcs et Chayma sortit son lance-pierre. Elle ramassa au sol un débris de métal, le cala dans le morceau de cuir et, le geste fébrile, tira sur les élastiques avant de les lâcher. Le projectile atteignit l'arrière-train d'un chien qui arrêta sa course avec un cri de douleur. Puis se précipita sur le groupe. Les deux garçons avaient tiré leur flèche sans prendre le temps de viser et ratèrent leur cible. Le chien touché à la cuisse sauta furieusement sur Mihiran, agrippant ses deux pattes avant à son blouson, sa gueule ouverte remplie de crocs jaunâtres et pointus, à hauteur de sa tête. Le garçon lâcha son arc pour se débattre." 

     

    Tome 3 page 70


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  • "Dans un geste parfaitement accordé, les Archers levèrent leur arc en direction des nombreuses montgolfières, ajustèrent une flèche, tendirent la corde et lâchèrent la flèche qui alla se ficher soit dans la nacelle, soit dans le ballon. Le tir émit un sifflement court qui fut immédiatement suivi par les clameurs de la foule. Les nacelles touchées par les flèches se déchirèrent et les pièces de monnaie tombèrent à partir de cette ouverture. Les montgolfières, touchées au niveau du ballon, chutèrent rapidement sur les gens qui se bousculèrent pour les attraper.

    Il y eut plusieurs autres tirs de flèches, puis les Archers disparurent alors que certaines montgolfières n'avaient pas été touchées. Celles-ci volaient au-dessus de la ville, se dirigeant vers des secteurs défavorisés plus éloignés. Pendant ce temps, les gens se ruaient sur les pièces de monnaie et sur les montgolfières qui étaient à terre. Leurs gestes étaient devenus brusques, agressifs, accompagnés de cris hystériques. Ils perdaient tout contrôle d'eux-mêmes. Le spectacle était affligeant."

     

    Tome 1 page 131


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  • "La chienne ne bougea pas et émit deux petits aboiements. Ses yeux expressifs lui faisaient comprendre qu'elle avait trouvé quelque chose d'intéressant. Chayma s'approcha et vit un manche de couteau émerger au milieu d'un tas d'ordures. C'était celui de son agresseur. Elle regarda l'objet qui avait failli la tuer et hocha la tête négativement .

    _ Non, Douxyeux, je ne veux pas de ce couteau. C'est trop dangereux. Et puis, c'est l'objet d'un sale type...

    Douxyeux aboya de nouveau, ce manière plus insistante. Chayma regarda Douxyeux. Elle ne voulait pas prendre ce couteau. Il lui faisait peur et il la rebutait. Mais elle avait confiance en ce chien dont l'instinct était extraordinaire.

    _ D'accord, finit-elle par dire, résignée. Parce que c'est toi qui me dit de le prendre. Uniquement parce que c'est toi.

    Elle extirpa le couteau des saletés et l'essuya sur le bas son pantalon. Intriguée et peu rassurée, elle le garda en mains quelques instants. Le manche en corne était très beau, avec des incrustations de métal argenté. La lame fine, affûtée, pointue, était façonnée pour couper, trancher... Tuer !"

    Tome 2 page 43


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  • "_ Tu as vu ce papier ?

    Bakary était debout devant la jeune fille. Il s'assit à côté d'elle et lui tendit un papier plié serré. Chayma l'ouvrit.

    _ C'est le barème des points de la Joute d'Influence, dit Bakary. Je l'ai ramassé quand les Chacals se sont mis à attaquer les Coyotes.

    _ Ah ! Un membre du jury a dû le laisser tomber.

    Chayma pris le temps de lire les écritures, le nom des douze clans, leurs points respectifs et le nom du vainqueur : "Clan des Fennecs avec 15 points." La feuille était sale, chiffonnée, parsemée de gribouillis et de petits dessins. L'un d'eux représentait un triangle dans lequel les signes "F2PO" étaient inscrits. Le tout évoquait un visage aux traits simplifiés.

    _ Fursy Prince du Peuple de l'Ombre, lut Chayma à voix haute.

    _ Fursy veut régner sur la Zone d'Ombre, dit Bakary.

    _ Ça ne va pas plaire à Mihiran... Est-ce que je peux garder ce papier ?

    _ Bien sûr. Tu dois le garder."

    Tome 2, La Porte d'Azoth, p. 149

     

    Tome 2 page 149


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  • "Le gardien du Temple souleva la tenture et progressa dans un large couloir en pente, au plafond voûté et pavé de marbre blanc. Ce passage somptueux descendait sous le Temple sur une faible longueur. Il aboutissait à un mur dépourvu de porte, au centre duquel une haute pierre rectangulaire faisait une légère avancée. Le dessin de deux mains était gravé sur la surface granuleuse de la pierre blanche."

    Tome 3, L'Eau de l'Alcarazas, p. 113


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